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Bulletin numéro 5 |
Décembre1964 | Raoul Germond |
Depuis quand la rivière s’appelle-t-elle le Mignon ?
On lit dans l'étude de L Fave sur Mauzé-en-Aunis (M.A.O, 1855, P.74) : "L'ingénieur Masse, qui écrivait en 172O, constate que Mauzé est enlacé sur une rivière appelée de son temps rivière de Mauzé ou de Mallet, ce qui prouve combien est moderne le nom de Mignon qu'on lui donne aujourd'hui.
En réalité ce nom est bien plus ancien. Dans un aveu rendu à Mauzé en 1550, à deux reprises, la rivière qui traverse Mauzé est nommée le Mignon.
"Sachent tous - ainsi débute ce document -que je, Étienne Amelin, escuyer, licencié ès lois, seigneur du fief Poupelin et de la Grolliere tient et avoue tenir de haut et puissant Regnaud, seigneur de la Touche, Kérimel, Monthebert et du Grand*Bois, baron de Mauzé, a foi et hommage plein, au devoir d'une pièce d'argent fin appréciée a trois sols tournois, a muance d'nomme et de plaict de morte main, le dit fief de la Grollière, avec ses appartenances, appendances et dépendances et tout droit de la juridiction moyenne et basse..."
Ce fief la Grolliere, les prédécesseurs d'Etienne Amelin l'avaient échangé avec les prédéceseurs de Françoise de Rochechourt contre la moitié au fief de Jouhet suivant contrat du 16 janvier 1477.
L'acte d'aveu précis qu’il tient, d’une part au fief Poupelin, d'autre part aux terres du Grand-Breuil-Barrabin, d'autre part encore aux terres que Pierre Arnault de la Grillière tient du sieur de la Bougraine,"bief et cours d’eau de la rivière du Mignon entre deux.
Mre Amelin avoue de même tenir des seigneur et dame de Mauzé "le cours de l'eau du dit fief qui descend d'Usseau, passe par et le long des terres de la dite Grollière et descend aux moulins de Mallet, avec le droit du mettre et tenir tous engins en icelle rivière pour pêcher. Et pour "le bief et cours d’eau de la dite rivière du Mignon passant par les dits fiefs Poupelin et de la Grollière." Il reconnaît devoir "aux dits seigneurs et dame ä cause que dessus un denier de rente noble (Payable) A la recette de la baronnie à chacune fête de Noël."
L’original de cet aveu, fait à Mauzé, le 4 février1550, sur « parchemin sain et entier et sans aucune rature », et signé : Amelin et Regnaud, était conservé avec beaucoup d'autres documents semblables dans le "trésor" du château.
La pièce que nous avons eue sous les yeux est un vidimus établi en 1655, à la requête de Mre René Gillier, baron de Mauzé, par Mes Allenet et Veuguion, notaires à Mauzé.
Communication de M. le colonel Pillot de Beauretour, Bruxelles.